Le retour des bandits
 
A Denis Robert et tous les voleurs de poules, à Enric Duran et à bien dautres…
 
La propriété, c’est le vol!
Rapine qui se pare de vertu et crache sa morale.
Mais où sont les bandits d’antan,
ceux qui n’ont jamais été dangereux pour le peuple, mais pour tous les pouvoirs?
Depuis qu’ils ont disparu, les cognes ne traquent plus que les gueux.
Où sont les temps joyeux où la rousse avait bien autre chose à faire?
La fine fleur de la flibuste s’est fanée,
dans l’ombre de l’avidité, déraison devenue logique.
Poil au flic!
 
Les margoulins du temps présent
s'offrent des butins de haut vol,
laissant les croquants s'inquiéter des pauvres qui ne volent plus qu'aux pauvres.
Les profitards cumulent et croulent sous le pognon et le pouvoir
croupissent dans l'ennui, croient à leurs propres mensonges
et transpirent la peur de perdre qui n’étrangle que lorsque l'on possède.
Ces gens beaux qui ressemblent ne croient pas faire semblant
mais ne font plus rêver que quelques décadents qui ne sauront jamais ce qu'est le vrai panache.
Mort aux vaches!
 
Villone les satrapes, durrutisez les riches, lacenairons les tire-sous!
Réaccaparons-nous ce qu’ils nous ont volé,
la fortune d’un seul est une dette à tous.
Et l’argent qui n’existe pas fait exister l’injustice.
Nous ne sommes pas de ces canailles qui ont les mêmes rêves que ceux qui les traquent.
Ceux-là sont déjà tombés, déjà à l’ombre.
Obsédés du sabotage de l’ordre des choses, nous savons qu’il n’y a pas de « méchants »;
il n’y a que des conflits d’intérêts.
Et pour les masquer, leur morale...

Vive la sociale!
 
Trève de trève sociale… Qui sont les batailleurs?
Les pires des crapules ne vivent que par la trique.
Ils pillent leurs vassaux qui, veules et pétochards, rampent à leur rescousse
et somment que l’on détrousse les insoumis de leur liberté, richesse inestimable.
L’Histoire pourtant reste le fait des petits comme nous.
Les écoles des riches ne dégorgent dans l’ennui que de piteux mensonges.
Les mouvements du monde échappent aux puissants.
Leurs rêves d’immuable, d’éternel et de mort, c’est nos luttes de vie qui viennent les briser.
A bas toutes vos prisons!
 
« Faut pas être violent », « vive le consensuel », « si tu cries tu te trompes » :
Refrains qui par temps de catastrophes et sous des airs de rien riment avec tyrannie.
Nous ne battons personne, n’agitons que des mots au sens propre, pas sale.
Mais nous prenons à cœur ouvert de les faire résonner
aux oreilles de ceux qui préfèrent le confort.
D’une « vie » vide de vie, proche du végétal.
La trouille de nos tumultes pourrait vous coûter cher
Rien n’est plus insupportable que le mépris d’un enfant
Relaxe pour la colère, perpète pour la peur!
 
Si, pleutre comme nous, tu manques de courage pour braquer des banques,
choisis de te passer des riches et de leur pacotille.
Le confort toujours payant de notre époque apparemment si gratuite
te coûte les yeux de la tête et plus.
Il te condamne à l’allégeance, te fait piétiner ta puissance,
t’asservit aux sombres férules de la résignation et de la tristesse.
Reconquiers ton existence ! Boute le rien hors de ta vie !
Cesse d’engraisser les vautours vendeurs d’impuissance et d’ennui !
Rêve génial, grèves générales!
 
Ils te vendent leurs idées, leur amour et leurs goûts, leur peurs et leurs torpeurs.
Choisis de te passer de tout ce qui semble aller de soi,
mais qui séparé garde une saveur fadasse, terne et pourrie
et produis ta vie toi-même avec tes amis...
Ceux qui, magiques étoiles, s’en voudraient de mentir.
Nous abhorrons les maîtres, car tout maître cultive l’esclave,
répand une si forte et si fascinante rancœur, ressentiment magnétique.
Déjà coupable de tristesse, le maître immonde vole la vie.
Le pouvoir est toujours tout seul!

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